Martin Carlin était un ébéniste du talent le plus délicat, le plus simple et le plus varié.

Il s’est attaqué à toutes les modalités de la fabrication des meubles et il s’est toujours signalé par la finesse de sa conception et par l’élégance de son exécution.

À ces débuts, Martin Carlin travaillait comme un simple ouvrier à gages chez Jean-François Oeben, logé comme ébéniste du Roi dans un des bâtiments de l’arsenal. Puis en 1759, il se maria avec la sœur de J-F. Oeben ; Marie-Christine Oeben.

Il fut reçu maître en 1766, date qui mérite d’être retenue car elle détermine le moment où il commença de signer ses travaux.

Sous le règne de Louis XVI, les talents de Carlin atteignirent leur apogée. Rien ne lui aurait été de plus facile que de fournir directement la Couronne, de s’attacher au service d’un prince,. Mais il manquait d’ambition. Il préférait gagner peu avec le moins de risques en acceptant les commandes de quelques grands marchands (Charles Darnault et Dominique Daguerre), dont il pouvait obtenir des acomptes et des avances.

Il a produit nombre de petites tables, presque toujours rondes avec des plaques de porcelaine de Sèvre et s’il affectionnait une ligne générale que l’on retrouve dans presque tous ces petits meubles : haut, rectiligne et pieds brusquement galbés dans le bas, les détails d’exécution varient à l’infini.

Mais les véritables spécialités de Martin Carlin sont les commodes ou secrétaires aux pieds toupies, aux bronzes somptueux décorés de laques de Chine d’une grande finesse ou des tables d’ébène ou de bois sombres d’une décoration de bronzes.

Carlin est en somme un des Maître qui a le plus fait pour le rayonnement de l’ébénisterie française au XVIIIe siècle.

Bibliographie : « l’Art et la manière des Maîtres ébénistes français au XVIIIe siècle ».